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Carnet de campagne de Cochinchine de Jean François Lacour (Carnet 1)

Expédition de l’Indo-Chine 1857 - 1858 - 1859

dimanche 12 avril 2009

J.F. Lacour Campagne de Cochin-chine 1er carnet qui relate son long périple en bateau pour rejoindre Saigon

Parti le 12 du mouillage, nous nous échouons quelques heures après le départ, au confluent des deux rivières et malgré le secours que nous donne un vapeur anglais, nous sommes obligés de charger dans des jonques chinoises environ 300 tonneaux de chargement pour nous alléger. Grâce à la marée nous sortons de ce mauvais pas et le 14 nous partons pour le golfe de Petchili où nous arrivons le 17. La nous trouvons réunis les grands bâtiments français, anglais et américains, tandis que les canonnières après l’enlèvement de la position défensive de l’embouchure du Pèho, sont mouillés à Tian-Sing, à la jonction du canal impérial avec le Peïho. Le 29 je reçois l’ordre de partir avec mon détachement pour rejoindre l’amiral ; nous prenons passage sur une canonnière anglaise et le 23 à neuf heures du soir nous arrivons à Tin-Sing. L’amiral me fait appeler à bord de la canonnière l’Avalanche, qui porte son pavillon, me fait un accueil des plus bienveillants et me donne des ordres. Puis nous allons nous installer à terre au casernement.

L’ensemble des bâtiments qui le composent ne présentent aucun arrangement régulier ; on a utilisé des pagodes et des maisons particulières qui forment un casernement très convenable et bien entendu nos hommes le trouvent fort heureux et commencent à oublier leurs misères passées. L’amiral semble posséder au plus haut point la qualité essentielle d’un général, c’est le soin permanent de tout ce qui a trait au bien-être et à la santé des hommes.

Pour mon compte je suis assez bien logé, Dans deux maisonnettes contiguës et reliées par une porte de communication. De l’ombre pendant le jour, pas trop d’air la nuit, pas de mouches ou d’insectes malfaisants, sont de bonnes conditions de bien-être qui rachètent largement l’aspect pauvre et délabré de mon domicile. Je m’abonnerais bien à y passer un ou deux mois, mais on parle de partir d’un peu de jours.

La ville de Tin-Sing, proprement dite, est enfermée dans une enceinte assez forte, de forme quadrangulaire. Les rues y sont étroites et tortueuses, Les magasins y semblent moins gros et moins nombreux que dans les faubourgs. La population est assez difficile à estimer et nous pensons que la ville fortifiée renferme 35 à 40 000 habitants. Aux portes on voit quelques soldats, assez robustes mais mal armés.


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